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Photo du rédacteurJürgen Clauss

A110 1800 Gr. IV "Rallye Safari 1975"

COMPÉTITION CLIENT


 

HISTOIRE

 

REINE AFRICAINE

L´Alpine concue originellement et uniquement pour être un véhicule léger adapté à l´asphalte, apprit au fur et à mesure de sa préparation à endurer les rigueurs d´un Rallye Safari.

Robert Glen, originaire d´Écosse, vivant au Kénia, commanda directement à l´usine cette A110 1800 avec toutes les options disponibles afin de pouvoir participer à ce Rallye. Sa Berlinette initialement sortie d´usine en bleu métallisé, recut une nouvelle couche de peinture après 2 ans seulement.

Les connaisseurs reconnaîtront sans aucun doute qu´il s´agit d´une Berlinette très spéciale. Le véhicule était tel qu´on connait les 1600S, équipé d´un essieu oscillant et de jantes à 3 trous, mais avec pour spécificité un habillage en polyester comme pour les 1600SC. Ainsi que : des poignées de portes à pressoir à la place de poignées de portes à griffes, des prises d´air avant sans évidement, des prises d´air au-dessus du hayon et une partie arrière amovible. Les plaques identifient cette Berlinette comme une 1600VD, mais par de rares caractéristiques, elle correspond beaucoup plus à une version 1800VA qui n´a été construite qu´en très peu d´exemplaires.



Rob Glen:

„J´ai acheté la voiture neuve à l´usine, spécialement préparée pour le Rallye Safari, je l´ai emmenée au Kénia où je l´ai conduite pendant deux ans. Comme vous pouvez l´imaginer, c´était une voiture fantastique.”








Robert „ROB“ Glen parle de ses souvenirs de pilote lors du Rallye Safari de 1975


Le Safari de 1975 était intéressant. Mais, nous n´avons pas atteint notre but et avons dû nous retirer à Mazeras près de Monbasa. Au cours de la célèbre section des collines de Taita, l´embrayage et les freins ont laché !! Cela s´est produit à mi-chemin de la section des 75 km et j´ ai conduit le reste du chemin jusqu´à Malindi, Monbasa, sans freins ni embrayage, puis jusqu´au contrôle de Mazera, où le moteur a lâché au cause d´un joint de culasse défectueux. Fait intéressant, nous avons quand même terminé des sections sans perdre de temps. Nous avions un interphone dans nos casques car le bruit de l´Alpine était assez insupportable! L´autre point intéressant à propos de ce Rallye, concerne les problèmes rencontrés avec le tuyau qui envoye l´huile du radiateur avant au moteur. Il passait près de la pédale de l´accélérateur et mon pied a commencé à brûler après environ 300 km ! Mon équipier versait régulièrement de l´eau dessus mais ça brûlait comme en enfer. Je ne pouvais plus du tout sentir la pédale de l´accélérateur, mais je pouvais encore ressentir la vitesse. Mon co-équipier, l´un des meilleurs, était Ian Street, ingénieur aéronautique.



 

SEARCH AND RESCUE

 

VOYAGE

JANVIER 2001


NAIROBI-DOUVRES-STUTTGART

En janvier 2001, j´ai reçu l´information qu´une Alpine de compétition venant d´Afrique était à vendre en Angleterre. J´ai contacté le vendeur, un Africain vivant à Birmingham, qui m´a envoyé par e-mail des photos du véhicule, malheureusement pas très significatives. Le prix demandé pour cette épave était astronomique, car d´après son avis et selon les normes africaines, la restauration était déjà presque terminée.

Néanmoins, je suis allée à Birmingham dans l´espoir d´y trouver une Perle rare. Eh bien, je me trompais complètement, l´épave gisait littéralement dans la saleté d´une arrière-cour d´un ensemble de maisons alignées en rangée plutôt disgracieuses. C´était un spectacle horrible, pire que ce que j´avais imaginé dans mes rêves les plus fous. Néanmoins, sur la base des caractéristiques visibles, il était immédiatement clair que cette Berlinette avait été construite à l´origine pour les Rallyes. Elle était, soit un vrai véhicule de compétition ou au moins une version client-compétition.

Pendant les négociations de vente, il apparut que je n´étais le premier à inspecter cette ruine. L´ex-pilote de Formule 1, Eric Comas, passionné d´Alpine, était là quelques jours avant moi pour jeter un oeil à cette Berlinette. Eric n´acheta pas la voiture pour des raisons que je ne saurais dire. Mais, je soupçonne cependant, que lui aussi trouvait le prix à 6 chiffres complètement exageré. J´ai donc moi aussi quitté les lieux sans donner suite, certes un peu frustré et agacé par la demande irréaliste du vendeur, et avec l´idée surtout d´oublier rapidement ce projet.

Cependant, presque un an plus tard, je recevais un nouveau message dudit vendeur disant que l´épave était toujours à vendre.

Des négociations difficiles reprirent et aboutirent enfin à un accord final après quelques jours. C´est à Douvres qu´arriva la livraison de ce que je pensais être une Perle. À ce moment là, je n´étais pas encore vraiment conscient de la force et des nerfs que ce projet exigerait de moi.




 

BLOOD SWEAT AND TEARS

 

LES GRANDES CHOSES NE VIENNENT JAMAIS DES ZONES DE CONFORT





PROTÈGE-MOI DE CE QUE JE VEUX

Ce slogan attribué à l´origine à BMW V12 LMR est devenu au fils des ans, au sein de ma famille, une expression courante. J´étais incapable de renoncer à de nouveaux projets qui avaient tous le même point commun. Après la joie de la trouvaille, la désillusion venait vite à cause de l´état catastrophique et des travaux à venir. Ce qui semblait initialement pas si mal ou faisable se transformait en cauchemar.


Ainsi, pendant les longs travaux de restauration, j´ai souvent pensé au pourquoi je faisais cela et je me posais la question de savoir : … pourquoi personne ne m´avait empêché de me jeter sur ce projet ?











 


DÉMONTAGE

FÈVRIER 2011

Lors du démontage de la voiture, du sable rouge du désert africain coulait de toutes les niches et cavités. Mais aux vues des détails de cette restauration cela est resté l´un des incidents les moins amusants lors du démontage de la voiture. Je m´étais posé dès le départ, la question de la couleur particulière de la voiture sans y prêter trop d´attention. Mais cela deviendrait bientôt mon problème. Il s´est avéré que toute la coque était peinte ou recouverte d´un revêtement en époxy tenace. L´épaisseur de la couche était de près d´un millimètre et même la meuleuse d´angle avait du mal à enlever ce revêtement gras et résistant. Et bien évidemment, ce travail s´est transformé en cauchemar. Cependant, je voulais conserver autant que possible la substance d´origine et ne pas emprunter la voie la plus simple qui aurait été d´utiliser une nouvelle carosserie.Il n´y avait qu´une seule option viable – couper les parties inutilisables et les remplacer par de nouvelles pièces.


Le chassis ainsi que le cadre ont réservé d´agréables surprises. Renforts du chassis, cric rapide à l´arrière, fusée d´essieu, moyeux de roues perforés à l´avant datant de la 1600SC d´origine, triangles renforcés de type MAROC, protection de soubassement en PRV et protection de soubassement en aluminium.



 

TRAVAIL SUR LA CAROSSERIE

JANVIER 2012


MISE EN FORME

Certaines sections de la carosserie ont dû être complètement renouvelées, la matière d´origine était en trop mauvais état.

Les trous involontairement percés dans le tableau de bord ont été scellés, les panneaux de contreplaqué du plancher typiques de la A110 ont été restratifiés, les ailes de type “Ailes Bulles” qui seront rivetées plus tard, ont été adaptées et provisoirement vissées à la carosserie.

Le toit est composé de deux coques en PRV, dont l´intérieur a également dû être renouvelé. Je n´ai pu obtenir qu´avec beaucoup de chance et d´efforts sur la scène Citroën, le matériau en mousse optique grain de riz qui le recouvre.

Comme je n´avais pas de fournisseur, j´ai dû faire moi-même la protection typique des Rallyes durs du bas de caisse en PRV avec un rebord sur les seuils de porte. La pièce d´origine fournie avec l´épave m´a servi de modèle pour le moule fait maison.

Le réservoir en aluminium qui a fait ses preuves, a trouvé sa place et a disparu derrière les éléments en PRV fabriqués à cet effet. Les puristes hôcheront la tête qu´aucun réservoir d´avion souple n´a été installé comme dans l´original. Cependant, comme le véhicule ne devait plus être utilisé en course, j´ai considéré qu´il s´agissait de la variante la meilleure et la plus durable.



 

GROUPE MOTEUR

MAI 2012


MARIAGE

Optiquement, l´unité d´entraînement ne diffère que légèrement de celle d´un véhicule de série.

Si vous regardez de plus près, vous découvrez quelques particularités, comme les plaques de renfort improvisées, soudées sur le dome de la traverse des essieux dans la zone du support des amortisseurs.

La forme des tuyaux d´eau de refroidissement diffère également de celle d´une série 1600S.

Le 1796cm3 nouvellement construit délivre près de 175ch, il est doté d´un carter d´huile Mignotet soudé à la main avec des ailettes de refroidissement, typiques de ces voitures d´usine.

La transmission de type 364 avec de gros cardans et axes d´essieux sont obligatoires. Tout profite au moteur en terme de capacité de régime. Son volant léger en aluminium et un embrayage en métal fritté améliorent l´ensemble.



 

PEINTURE

JUIN 2012


BLEU MAGIQUE

Il n´est pas nécessaire de revenir sur le processus de peinture.

Le Bleu Alpine métallique si magique appartient à une A110 comme le rouge à une Ferrari.

La peinture du tableau de bord, qui représente à chaque fois un nouveau défi, a également était une parfaite réussite. Les ailes ont été peintes séparément et rivetées avec d´innombrables rivets aveugles. Alice Cooper apprécierait certainement son look rehaussé de noir autour des phares.



 

LE REMONTAGE

AOÛT 2012


LES DÉTAILS FONT LA DIFFÉRENCE

Progressivement, apparaissent les gènes spéciaux cette SAFARI A110. Le projecteur monté côté passager à droite, témoigne de son caractère unique.

Des fixations spéciales pour le cric fixé sur le seuil de la porte arrière, des ailes rivetées de type “Ailes Bulles”, des poignées de maintien de la R8, un marchepied à l´arrière , des moyeux de roues et fusées de direction renforcés à l´avant sont les signes indéniables que cette Berlinette a été construite dans un but bien particulier.




 

BACK ON TRACK

 

MISSION ACCOMPLIE

OCTOBRE 2012


Avec l´ancien numéro de départ 54 comme dans le décor du Rallye Safari de 1975, la A110 de Rob Glen que l´on croyait morte, fait son retour. Son passage de roue lui donne un aspect puissant sans lui faire perdre de son élégance. Le Bleu Alpine scintille magnifiquement sous le soleil bas d´automne et vous ne pouvez pas vous lasser de tous les petits détails qui rendent cette A110 si spéciale.

En la regardant, j´ en oublie toutes les difficultés rencontrées lors des travaux de restauration.




 

GET OUT AND DRIVE

 

LE RÉVEIL DU PRINTEMPS

MAI 2013


MAI LE RENOUVEAU

Le joyeux mois de mai représente l´épanouissement de la nature et souffle un vent d´optimisme.

Enfin dehors à nouveau ! Après tous ces mois d´hiver et de maladies infantiles à soigner, la Safari Queen prit l´asphalte sous ses roues pour la première fois. La nature fleurie, le ciel bleu et beaucoup de soleil offraient une excellente toile de fond pour sa première apparition devant la caméra. Bonne Route !






 

CAR IN DETAIL

 

GROS PLAN

MAI 2013


Si vous regardez les choses en prenant une certaine distance, les détails deviennent presque sans importance, tout comme les souvenirs d´un travail de carosserie épuisant et angoissant.

Pourtant, en s´ approchant de près et en regardant à nouveau, les pensées reviennent et je regarde le travail accompli, je revois l´évolution du projet une fois de plus. Sans aucun doute, elle a été parmi tous les autres trésors que j´ai pu restaurer, celle qui m´a demandé le plus d´efforts et mis mon endurance à rude épreuve.



 

RÉUNION – HOMME & MACHINE

MAI 2013


Rob Glen, ancien propriétaire et pilote de la Safari Queen, a fait le long voyage depuis la Tanzanie en mai 2013 pour revoir son ancienne voiture de Rallye. Il avait beaucoup d´histoires et anecdotes du bon vieux temps à raconter.





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